Que l’on soit étudiant, chercheur d’emploi, professionnel, haut cadre, etc, la question de l’emploi, de l’emploi décent et de l’emploi durable est une préoccupation permanente. Ainsi, quand vient le moment de se confronter au marché de l’emploi, il y a une question essentielle qui se pose : vers quel secteur d’activité se tourner pour atteindre le plus rapidement possible son objectif d’accéder à un emploi décent et durable ? Cet article présente à travers quelques indicateurs la situation actuelle de l’emploi au Cameroun et quelques secteurs d’activités porteuses et à fort potentiel, qui ont le plus recruté en emplois salariés ou en auto-emploi en 2021 et au courant de l’année 2022.
La crise de l’emploi : une crise globale
La question de l’emploi est une question épineuse indépendamment de la zone économique et du niveau de développement au sein des pays. Au Cameroun comme dans bien d’autres pays, la demande en emplois durables et décents croit de jour en jour. Aussi bien le secteur public que le secteur privé sont interpellés au premier chef et sont appelés à trouver des mécanismes et des stratégies pour multiplier le nombre d’emplois crées chaque année et ainsi contenter les hordes des personnes en quête d’une imminente insertion socioprofessionnelle.
Des projections intéressantes pour l’emploi jeunes
287 690 emplois est le potentiel d’emplois à créer en 2022 grâce au BIP. Cette prévision est le résultat d’une étude réalisée par le gouvernement avec l’appui du BIT. On parle ainsi d’une projection de recrutement de 18210 cadres, 60000 techniciens et 208674 ouvriers. Selon la dernière note de conjoncture de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (ONEFOP) présentée le 15 juin dernier, on assiste à une croissance réelle du nombre d’emplois décents au Cameroun qui passe notamment de 330903 en 2020 à 358247 au début de l’année 2022 soit une hausse de 8%. Cette statistique ne concerne évidemment que le secteur moderne de l’économie encore appelé le secteur formel.
Selon ce rapport toujours, les secteurs ayant le plus recruté et par ordre d’importance sont premièrement le secteur primaire (48,40%) englobant les activités productrices de matières premières non transformées telles que l’agriculture, la pèche, les mines, etc. Ensuite on a le secteur tertiaire (37%) représenté par les activités commerciales, les transports, les services financiers, les services d’hébergement-restauration, l’immobilier, le secteur de l’information et de la communication, l’enseignement, l’Administration publique, etc. Enfin le secteur secondaire (13,80%).
L’entrepreneuriat : une solution viable pour l’emploi jeunes
Les statistiques de l’INS révèlent que le taux de chômage au Cameroun a augmenté de 6,1% en 2021 comparativement à 2020. Ceci s’explique grandement par les effets de la pandémie du Covid 19 sur les économies de par le monde. Toutefois, pour réussir à juguler cette situation, l’Etat mise également sur l’auto emploi comme solution conjoncturelle et durable pour tordre le cou au chômage des jeunes. Le 30 juin dernier, à l’occasion de la présentation de l’annuaire statistique du Minpmesa, Achille Bassilekin III le patron de ce département ministériel annonçait que, 15591 entreprises ont été enregistrées dans les Centres de Formalités de Création d’Entreprises (Cfce) en 2021.
On peut lire dans ce même rapport que le pays regorgeait en fin d’année 2021 un stock de 324899 entreprises en tout, donc 324224 PME. 80% de ces nouvelles entreprises sont des entreprises individuelles exerçant dans le secteur tertiaire, toute chose qui ne satisfait pas les attentes du Minpmesa dont les projections sont basées sur les industries et la production, les services et la production agricole.
Les domaines tels que l’agroalimentaire, l’artisanat et la transformation du bois apparaissent alors clairement comme des secteurs prioritaires où les jeunes entrepreneurs et porteurs de projets pourront bénéficier de l’accompagnement matériel, financier et technique du Minpmesa pour le compte de l’année 2022.
Quelques secteurs d’activités à forte capacité de recrutement au Cameroun en 2022
Une monographie et une observation de l’activité économique corroborées par diverses statistiques officielles nous permet de dégager les secteurs à fort potentiel de recrutement suivant :
- le secteur du BTP par le biais des projets et programmes et donc des grands chantiers nationaux financés par l’État.
- L’agriculture (agriculture et élevage) qui occupe une place privilégiée dans les prévisions de croissance et de développement du pays et donc bénéficie de mesures d’accompagnement colossales. Le programme PEA-Jeunes par exemple a accordé des financements à plus de 2600 jeunes et crée plus de 10000 emplois en 6 ans.
- Le secteur des TIC, informatique et de l’économie numérique génère aussi de nombreux emplois au quotidien à travers les grandes entreprises de télécommunication telles que Orange et MTN, le e-commerce et les nouveaux métiers de la communication (community manager, influencer, marketing digital, créateur de contenu, etc).
- Le secteur forestier apparait également comme l’un des secteurs recrutant le plus. Selon les statistiques, le Cameroun a le second massif forestier en Afrique notamment près de 18 millions hectares de forêt dense exploitable.
- Les transports et la logistique notamment avec les nouvelles agences de transportqui s’installent ici et là et les start-up qui se spécialisent également dans les services.
- Le secteur financier et bancaire, avec un potentiel actuel de 13 banques ayant reçu agrément de la Cobac, le secteur bancaire est sans doute l’un des secteurs qui recrutent le plus. Ce secteur est en permanente croissance avec les nouvelles offres et innovations de services financiers qui nécessitent de la main d’œuvre.
- Le secteur de la santé se positionne aussi comme un secteur à fort potentiel de recrutement. Au fort de la dernière crise sanitaire qui a des ramifications aujourd’hui encore, ce secteur à caporalisé toute l’attention et les pouvoirs publics ont pris conscience de l’urgence de renforcer les services hospitaliers de personnels en qualité mais aussi en quantité pour réduire considérablement le gap et la pénurie de personnels dans les institutions hospitalières.
Article rédiger par Gustave Tchouamo